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Les hospices de Beaune

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Les hospices de Beaune
L'histoire de la ville de Beaune commence bien avant la naissance de Jésus-Christ. Les campagnes au milieu desquelles cette ville est construite, appartenaient alors à la nation éduenne, la plus vaste des républiques gauloises. Cette république renfermait dans son sein ce qui fut plus tard les villes d'Autun, de Mâcon, de Chalon-sur-Saône et de Nevers, compris entre la Saône, la Loire, l'Yonne, l'Ouche et la Seine.

Le peuple des Eduens


Bibracte était la capitale des Eduens. La fraction de leur territoire avait gardé dans les premiers siècles de l'ère chrétienne le nom d'Arebrig, expression d'origine celtique, qui semble désigner un établissement de peuplades gauloises entre Arnay-le-Duc et la Saône, appelé Arar par les historiens de Rome.

Mais y a-t-il des ruines, des débris de statues, qui subsistent de cette époque reculée et qui signaleraient l'existence d'une bourgade gauloise ou celtique, où s'élève aujourd'hui la ville de Beaune ? Il ne peut en exister car les Celtes n'avaient pas ou avaient fort peu d'édifices en pierres. Strabon, Vitruve, Polybe et Jules César nous apprennent que cette nation guerrière avait une sainte horreur des grosses murailles. Leurs maisons étaient des tentes, des chariots qu'on enlevait à volonté, ou des cabanes faites de boue et de bois, qu'on pouvait abandonner sans regret. Les Eduens étaient un peuple qui se déplaçait sans relâche, au gré des récoltes, des chasses et des conquêtes.

Naissance de la ville de Beaune


C'est surtout près des sources que les gaulois aimaient s'établir. On peut facilement passer d'une rive à l'autre, les eaux sont pures et limpides, elles ne gèlent pas l'hiver, elles sont toujours fraiches en été, les bois d'où elles sortent sont de précieux abris contre la chaleurs et le froid. Les sources étaient des points de rendez-vous naturels. Dans les temps primitifs, quand il n'y avait ni villes ni villages, quand les hommes venus de l'Orient cherchaient à se poser quelque part, qui avait-il dans nos compagnes comme lieu plus approprié à leur établissement que les sources de l'Aigue et de la Bouzaise ? Ce sont les deux rivières qui traversent Beaune. A l'ouest, les montagnes boisées regorgent de gibier. A l'est s'étend une plaine fertile encadrée par des forêts et perpétuellement fécondée par des sources abondantes. Tournus, Chalon, Alise Sainte Reine, Dijon et Langres, n'offraient pas de pareils avantages ; la politique put les faire naitre ; Beaune est avant tout fille de la nature.

Beaune s'appelait alors Bélen. Le nom fut romanisé en Belenum après la conquête de la Gaule par les romains. A la chute de l'Empire, le nom couramment usité était celui de Belna, qui fut progressivement transformé en Béalne. Dans toutes les campagnes des environs, Beaune était appelé Béâne et Biâne. C'est un nom qui signifie tout simplement « Belles eaux ».

Le XVe siècle à Beaune


Bien des années plus tard, la ville de Beaune a beaucoup prospéré, jusqu'à l'arrivée du XVe siècle. Le XIVe siècle ne fut pourtant aussi bon que ça mais Beaune le traversa sans trop de mal malgré le climat politique qui régnait alors. A cette époque les royaumes chrétiens étaient tous très occupés à se faire la guerre. A peine nés, les États chrétiens recherchaient déjà des hommes et des moyens pour se livrer aux guerres nationales. Il était fini, le temps des croisades et de la chrétienté. Les combats avaient lieu dans nos campagnes.

La guerre de cent ans


En 1346, l'armée anglaise d'Édouard III avait anéanti la noblesse française à Crécy, inaugurant ainsi la ruineuse guerre de Cent Ans qui devait accabler les provinces françaises pendant près d'un siècle. Mais la France connaitra pire encore avec la grande épidémie de peste de 1348 qui fit 25 millions de victimes en Europe et autant en Asie.

L'incendie de Beaune


En 1401, un incendie, qui dura trois jours et trois nuits, dévora les trois quarts de la ville de Beaune. Ainsi commença ce XVe siècle, si plein d'événements monstrueux et de profondes douleurs.

Suite à cet incendie les Beaunois détournent une partie du cours de l'Aigue, qu'ils achetèrent aux chanoines. Ils l'amènent dans la ville au moyen d'un canal direct et d'un aqueduc qui existe encore près de la porte Saint-Nicolas. Les rues sont rafraichies pendant l'été et les toits de Beaune sont protégés en cas d'incendie car il y a toujours de l'eau à proximité.

Les Ducs de Bourgogne


Philippe Ier meurt de la peste le 21 novembre 1361 à l'âge de 15 ans. C'était la fin de la première Maison capétienne de Bourgogne. Trois ans plus tard, le Roi de France Jean le Bon donne à son quatrième fils le Duché de Bourgogne. C'est le début de la dynastie des Valois qui fit la gloire de la Bourgogne avec une série de quatre ducs dont les noms sont encore dans toutes les mémoires de nos jours :
     Philippe II le Hardi
     Jean sans Peur
     Philippe III le Bon
     Charles le Téméraire

Philippe-le-Hardi meurt en 1404. Sa veuve renonce à la communauté de biens en déposant sur le tombeau de son défunt mari ses clefs, sa bourse et la ceinture qui les portait. Les prodigalités du prince l'avaient ruiné. L'église et les communes étaient épuisées. Le XVe siècle commence dans une véritable banqueroute et l'horizon est plus sombre que jamais.

La rivalité avec le Duc d'Orléans


La France est à cette époque sous le règne de Charles VI qui a sombré dans la folie. Charles VI est le fils de Charles V Le Sage, lui-même frère du Duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Le second fils de Charles VI est Louis de Valois, Duc d'Orléans. Une profonde haine oppose Philippe le Hardi et son neveu le Duc d'Orléans car ce dernier prônait l'intensification de la lutte contre l'ennemi anglais alors qu'une paix servait tout à fait les intérêts du Duc de Bourgogne qui visait l'unification de la Bourgogne et des Flandres.

A la mort de Philippe le Hardi, Jean Sans Peur poursuit la politique de son père. Le 23 novembre 1407, Jean-sans-Peur avait fait assassiner le duc d'Orléans. La Bourgogne fut alors déclarée ennemi d’État.

Charles d'Orléans, le fils du duc assassiné, épouse Bonne d'Armagnac le 15 avril 1410. Lors de ces noces, tous les grands du royaume se liguent contre la Bourgogne et ce fut le début de la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons. Depuis cette époque, le mot Armagnac à une autre signification en Bourgogne et désigne des excréments ou de la matière fécale.

Le duc d'Orléans fait massacrer à son tour Jean-sans-Peur sur le pont de Montereau, le 10 septembre 1419. Mais la guerre n'est point finie. Le fils de la victime, Philippe-le-Bon, s'allie aux anglais et leur aide à prendre Paris. Toute la France doit prêter serment d’allégeance au roi Henri V d'Angleterre.

Charles VII menace la Bourgogne


A la mort de son père, Charles VII, le fils de Charles le Fou, se proclame lui-même roi en 1422 à Bourges, malgré le traité, signé par son père, qui désignait Henri VI d'Angleterre comme son successeur. Il réunit une armée de 20 000 hommes qui traverse l'Auvergne, passe la Loire et envahit le Charolais avant d'atteindre la Saône et remonter jusqu'à Chalon-sur-Saône.

A Beaune on se prépare à défendre la ville contre cet envahisseur. La menace dure plusieurs années mais c'est finalement une épidémie qui eut raison de Beaune.

Jeanne d'Arc et l'expulsion des anglais de France


Jeanne d'Arc fit couronner le roi Charles VII à Reims en 1429. Quelques années plus tard, en 1435, fut proclamée la paix d'Arras et les Anglais libèrent Paris en 1436.

Tout le monde était réconcilié après un siècle de guerre entre la France et l'Angleterre et entre les Bourguignons et les Armagnacs. Mais dans quelle état était la Bourgogne ? La famine, dont les rigueurs s'étaient fait sentir dès 1436, devint extrême dans le cours des années 1437 et 1438. On voyait dans les villes tes pauvres se l'assembler sur les tas de fumiers et périr de faim. La disette venait de ce que les laboureurs, forcés de se tenir dans les villes et les châteaux, avaient négligé la culture des terres. Les prix avaient été multipliés par dix.

Cette famine fut suivie de la peste qui désola longtemps la Bourgogne. Les loups, accoutumés à se nourrir de cadavres humains, se jetaient sur les vivants jusque dans les villes.

Mais les guerres n'étaient point encore finies. Si la France et la Bourgogne s'étaient réconciliées à Arras, les Anglais n'en étaient pas moins encore dans la patrie. La Bourgogne se retrouva envahie par une horde de 4 000 « écorcheurs » qui venaient soi-disant de Bordeaux et qui était une bande de pillards.
Façade des Hospices de Beaune
La façade des Hospices de Beaune autrefois


Nicolas Rolin fonde les premiers hospices de Beaune


En 1441, quand le maréchal de Bourgogne, apprenant que les Écorcheurs se montraient à Tonnerre, écrivait à tous les vassaux de monter à cheval pour repousser ces pillards qui se disposaient à venir passer l'hiver dans les campagnes bourguignonnes. Pendant ce temps, le duc de Bourgogne accourait du Nord pour leur fermer son duché. Le Chancelier de Bourgogne, Nicolas Rolin, Chancelier du Duc Philippe le Bon, ne savait pas encore où sa pieuse libéralité ouvrirait un asile aux pauvres. Il hésitait entre Autun et Beaune. Il écrivit au pape Eugène en 1441. C'est la ville de Beaune qui fut préférée, bien que Nicolas Rolin soit originaire d'Autun.

L'hôpital Saint-Pierre de Beaune avait disparu dans les guerres ou les fortifications voisines de la Poterne ; la Maison-Dieu du Bourg-Neuf n'était qu'une pauvre maison de la porte Saint-Nicolas ; l'hôpital du Saint-Esprit, qui avait remplacé l'hospice Saint-Pierre, vers 1350, n'était guère plus considérable. En 1358, l'année de la prise d'Auxerre par les Anglais, une partie des bâtiments fut rasée pour faire les fossés et les murs de la ville. Ce qui restait en 1443, consistait en une maison donnée par Jeanne Lombarde, la fondatrice ; on y avait entassé un autel et douze lits.

Quand le chancelier Nicolas Rolin demandait au pape de favoriser l'érection d'un grand Hôtel-Dieu à Beaune, la misère était extrême, et les hôpitaux étaient sans aucune ressources. Rolin reçut la réponse d'Eugène au commencement de l'hiver 1441. Il s'occupa bientôt à faire l'acquisition des terrains nécessaires.

La charte de fondation fut rédigée en 1443 :

« J'érige et dote en la ville de Beaune cet hôpital, pour que les pauvres
infirmes y soient reçus, servis et logés. Le terrain sur lequel je l'établis
est situé près des halles de monseigneur le Duc, lesquelles n'en
sont séparées que par la voie publique. Il touche d'un bout le verger,
la maison et la clôture des Cordeliers ou religieux de saint François ;
la rivière le traverse dans toute sa longueur ; il touche par derrière
la rue où se vendent les poissons.
Ce terrain, acquis par moi de diverses personnes, je le donne
pour toujours à Dieu tout puissant, à la vierge Marie, sa mère, et
au bien heureux saint Antoine, franc de tout service féodal, affranchi
et amorti par monseigneur l'illustrissime prince et duc de
Bourgogne ; et, pour que les œuvres de miséricorde et de piété y
soient plus magnifiquement accomplies, j'y attache un revenu
annuel et perpétuel de mille livres. »


Les hospices de Beaune étaient nés !


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