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Hôtel de ville de Reims


La construction de l'hôtel de ville de Reims


Jusqu'en 1499, les magistrats municipaux de la ville de Reims se réunissaient en divers lieux de la ville pour débattre des affaires de la cité. Ce n'est qu'en 1499 qu'ils achètent trois maisons sur la place du marché aux chevaux pour s'y rassembler. C'est à cet endroit que sera construit l'hôtel de ville, mais il faut attendre 1627.

En cette année 1627, le Duc de Guise rembourse une importante dette et l'administration municipale l'utilise pour édifier un hôtel de ville digne de ce nom. L'architecte de ce bâtiment s'appelle Jean Bonhomme. La première phase de la construction commence par le pavillon qui se trouve à l'angle de la rue du Général Sarrail, à gauche sur la photo. Il est inauguré en 1628 et commence à remplir ses fonctions alors que la façade du bâtiment principal est toujours en travaux.

Viennent ensuite le pavillon d'entrée et le clocher central. C'est le sculpteur Nicolas Jacques qui effectue les décorations. Diverses commandes sont passées pour des éléments décoratifs, par exemple une statue de Louis XIII effectuée en 1634.

Mais très vite l'argent vient à manquer et la construction de l'hôtel de ville de Reims doit s'interrompre en 1636. C'est cette année que les deux entités dirigeantes de la ville sont réunies en une seule. L'Echevinage remonte à 1182. Un charte de Guillaume Aux Blanches Mains accorde aux bourgeois le droit d'élire des échevins. Le Conseil de Ville, quant à lui, fut créé en 1358 pour regrouper au sein d'une assemblée les représentants des différentes seigneuries et organiser la défense de la ville contre le roi d’Angleterre. C'est donc d'un Hôtel de Ville à moitié terminé qu'hérite la nouvelle assemblée regroupant l'Echevinage et le Conseil de Ville. La gravure ci-dessous, réalisée en 1630 pendant les premières années des travaux, n'est donc pas du tout le reflet de ce à quoi avait l'air l'hôtel de ville. C'était plus un projet.
Gravure hôtel de ville de Reims
Hôtel de Ville de Reims - gravure d’Edmée Moreau (1630)


Deux siècles sans façade


Deux siècles vont s'écouler avant que le bâtiment ne soit terminé en respectant les plans initiaux. C'est seulement en 1880 que les travaux reprennent.

Dès la fin du XVIIIe siècle, l'hôtel de ville sera à tour de rôle le siège de différents organismes :
     musées
     archives municipales
     bibliothèque
     tribunal
     chambre de commerce
     hôtel de police
     Caisse d'Epargne

Enfin terminé, l'édifice ne restera pas longtemps en état. En 1914 survient la première guerre mondiale qui fut désastreuse pour la ville de Reims. A la fin de la guerre, Reims était une ville détruite à environ 60 %. L'hôtel de ville ne fut pas épargné. Le 3 mai 1917, des bombes incendiaires déclenchent un incendie et l'édifice brûla complètement. Les militaires n’eurent le temps que de sauver les tableaux et quelques archives.

La reconstruction de Reims


La reconstruction de la ville commence véritable au début des années 20. L'architecte en Chef des Monuments
Historiques, Bernard Haubold, reconstruit la façade de la mairie. L'intérieur est entièrement refait sous la direction de l'architecte Roger-Henri Expert. L'inauguration de l'hôtel de ville actuel se passe le 10 juin 1928 sous la présidence de Gaston Doumergue, Président de la République.

L'éclairage de nuit de la mairie de Reims
Photo publiée le 21-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 05-07-2014


Hôtel Levergeur


Pas très loin du centre-ville de Reims, cet ancien hôtel particulier est classé monument historique et héberge un musée privé.

L'hôtel Le Vergeur de Reims a été construit au XIIIe siècle, non loin de la place du marché, dans un quartier bourgeois. Le bâtiment fut modifié à la Renaissance vers 1523, alors que le propriétaire était Nicolas Le Vergeur, grainetier du grenier à sel de Cormicy. Ce riche commerçant accède alors au rang de la noblesse grâce à ces richesses.

Quelques remaniements ont à nouveau lieu au XVIIe siècle alors que le propriétaire était Coquebert.

Au XIXe siècle, l'Hôtel Le Vergeur fut la propriété de la célèbre Veuve Clicquot, connue pour la marque de l'excellent champagne du même nom. Ses descendants le vendent ensuite à un autre négociant en champagne.

Monsieur Hugues Krafft achète l'Hôtel en 1910. Il y installe la Société des Amis du Vieux Reims, fondée le 3 février 1909, dont il est le président. Mais survient la première guerre mondiale qui causa d'importants dommages à l'Hôtel Le Vergeur. M. Krafft dépense la majeure partie de sa fortune personnelle à faire restaurer les bâtiments. A sa mort en 1935, l'Hôtel Le Vergeur revient à la Société des Amis du Vieux Reims avec toutes les œuvres d'art et le mobilier qu'il contient. La bibliothèque sera ensuite ouverte au public et l'Hôtel transformé en musée.

Les voyages de M. Krafft


Hugues Krafft était un voyageur qui a beaucoup voyagé en Asie. Dans un livre intitulé « A travers le Turkestan Russe » il présente plus de 200 photographies réalisées pendant ses voyages. Les illustration de ce livre sont de véritables chef-d'oeuvres. Krafft fait une communication détaillée de son voyage à la Société de Géographie de Paris. Hugues Krafft réussit par sa plume et son objectif photographique à fixer la vie quotidienne dans le Turkestan de l'époque qu'il a parcouru courageusement en surmontant toutes les difficultés.

Courtisane de Tachkent
Courtisane de Tachkent / Turkestan Russe
De son expédition il rapporte une collection très fournie d'oeuvres d'art ancien et moderne de l'Asie Centrale. Cette collection a été présentée lors d'une exposition personnelle à l'Union des arts décoratifs. Hugues Krafft reçoit le prix Léon Dewez et une médaille d'or de la Société de Géographie de Paris, ainsi que le prix Montyon de l'Académie Française. Il reçoit également le titre honorifique de correspondant de l'Académie Nationale de Reims en 1902. Il en fut le président à partir de 1930.

Le Turkestan est le plus célèbre des voyages de Hughes Krafft qui en a pourtant effectué bien d'autres. C'est essentiellement l'orient qui occupe une destination privilégiée de ses nombreux voyages. Il réuni au cours de ses périples en orient une collection impressionnante. Une partie de ses collections extrême-orientales se trouvent, ou se sont trouvées, au Musée des arts décoratifs de Paris et au Musée du Louvre. Les collections centre-asiatiques, qu'il a réuni avec beaucoup de méthode et de goût, comprenant essentiellement des tapis, des costumes, des étoffes et des bijoux, sont présentes au Musée-Hôtel Le Vergeur à Reims. On y trouve également de très nombreuses photographies de ses voyages, des photographies inédites qui datent de plus d'un siècle !
 

Musée-Hôtel des voyages de M. Krafft
Photo publiée le 27-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 19-07-2014


Cathédrale de Reims



Photo publiée le 29-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 29-04-2014


Monument aux morts de Reims


Le monument aux morts de Reims a été construit lors de la reconstruction de Reims dans les années 20. Il a été inauguré le 1er juin 1930 par André Maginot, en présence du Maréchal Pétain.

Le Monument aux morts de la Ville de Reims est une oeuvre grandiose largement inspirée des temples de l'Antiquité. C'est Henri Royer qui en est le dessinateur et il a été réalisé par le sculpteur rémois Paul Lefebvre. Le monument se présente sous la forme d'un amphithéâtre.

On peut lire tout en haut du monument l'inscription suivante :

Enfants de Reims tombés au champ d'honneur que ce monument édifié
par votre ville meurtrie exprime à jamais son deuil et sa fierté


La différence entre une ruine et un monument commémoratif


Il existe une différence fondamentale entre une ruine que l'on conserve en souvenir et un monument commémoratif érigé dans le but d'entretenir la mémoire. Devant un mémorial construit pour se rappeler de faits du passé, on ne se pose pas les mêmes questions et le message qui est transmis est parfois complexe et ambigu. Il s'agit bien souvent d'un message qui pousse à avoir une réflexion pour que de telles choses n'arrivent plus,... mais pas toujours. Une ruine nous pousse à réfléchir sur les circonstances et les faits qui se sont déroulés, mais d'une manière historique et factuelle. Le mémorial est beaucoup plus psychique et spirituel.

Les monuments aux morts cherche à donner un sens posthume à la mémoire des morts. Très souvent, les inscriptions privilégient un sentiment de fierté nationale plutôt qu'un message de paix. Les noms des morts qui sont inscrits sur le monument sont alors considérés comme des héros et le monument leur permet d'exister à jamais. On retrouve très souvent les mots « enfants » et « fierté », ou alors « patrie ». Ces inscriptions sont destinées à toucher directement les vivants qui les lisent sur le plan émotionnel. Un monument aux morts à quelque chose de subliminal. Il met en exergue la haine de l'ennemi et le sentiment nationaliste.

Le message du monument aux morts de Reims


L'architecture du monument aux morts de Reims est relativement simple et épurée. C'est un édifice massif en forme d'arc de cercle. Il ressemble à un temple antique et le visiteur pourrait facilement être amené à imaginer que des files de croyants font la queue pour venir s'incliner pieusement au pied de ce temple du souvenir et prier à genoux.

Le motif central du monument symbolise la Pensée accomplissant un effort de Résurrection.

La stèle de gauche, 1914, est consacrée aux familles de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour protéger les leurs.

La stèle de droite, 1918, est dédiée aux générations futures pour qu'elles sachent et se souviennent.

L'avant du monument est composé de terrasses, de perrons et de parterres afin de lui créer un certain recul et imposer le respect.

L'éclairage du monument aux morts de Reims


L'éclairage nocturne du monument est somptueux. Des spots produisent une lumière bleue, blanche et rouge, les couleurs dur drapeau national.

Sur la photo, le bleu apparait avec une teinte violette mais dans la réalité le monument qui se trouve place de la République est bien en bleu blanc rouge.

2014 : l'année du centenaire de la première guerre mondiale


A l'occasion de la commémoration du triste centenaire de premier conflit mondial, une opération de recensement des monuments aux morts est organisée à l'initiative des Rencontres Photographiques d'Arles.

Il existe 40 000 monuments aux morts en France. Un recensement photographique sera entrepris dans chaque commune et des expositions seront effectuées en juillet 2014 lors des Rencontres d'Arles. Un livre sera édité par la suite. L’ambition de ce recensement est d’évoquer l’ampleur des massacres à travers ces mémoriaux érigés dans chaque commune de France. Les noms gravés sur la pierre de ces monuments aux morts donnent une identité aux quelques 1 350 000 soldats morts ou disparus sur les champs de bataille de toute l'Europe.

C'est le photographe Raymond Depardon qui parraine l’opération. Il a établi un protocole de prises de vue à l'attention des maires de France qui seront sollicités pour participer à la collecte des photos numériques.

Les Rencontres d’Arles exposeront ces photographies de juillet à septembre. Elles constituent le grand rendez-vous international de la photographie. On attend plusieurs centaines de milliers de visiteurs car l'exposition sur les monuments aux morts de 1914-1918 sera l’événement marquant de cette édition des Rencontres d'Arles.
Son éclairage de nuit
Photo publiée le 27-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 19-06-2014


Sous-préfecture de la Marne


La ville de Reims n'est que la sous-préfecture du département de la Marne. Les autorités ne l'ont pas promue au rang de préfecture car la ville est trop excentrée et c'est Châlons-sur-Marne qui lui fut préférée. Pourtant la ville de Reims à tout d'une capitale. C'est ici que pendant plusieurs siècle furent couronnés les rois de France.

Le bâtiment de la sous-préfecture se trouve le long de la Place Royale, une place en l'honneur de Louis XV.

L'histoire de la construction de la sous-préfecture de la Marne


Au XVIIIe siècle le centre ville de Reims était encore constitué de ruelles pavées tortueuses et étroites. Ca n'a guère changé depuis mais on a fini par supprimer l'égout répugnant qui se trouvait au centre de ces ruelles. Les maisons qui bordaient ces ruelles avaient souvent un balcon au premier étage qui touchait presque le balcon de la maison d'en face. Le soleil ne passait jamais à travers ces sombres rues malfamées et il était même dangereux pour les piétons d'y circuler.

C'est Levesque de Pouilly qui proposa aux autorités municipales de percer une grande place à cet emplacement. Le Conseil de Ville de Reims adopta le projet le 16 décembre 1748. Des plans furent dessinés mais en 1752 aucun travaux n'avait encore débuté car il fallait obtenir l'accord du Conseil Royal.

C'est finalement le 20 mai 1755 que le Conseil du Roi approuva les plans de réhabilitation du centre ville de Reims. Mais c'était sans compter sur l'opposition des autorités religieuses qui possédaient plusieurs maisons qui allaient être rasées. Des particuliers se sont également opposés à ce projet, que ce soit des locataires des maisons destinées à la destruction, ou des propriétaires. Un procès eut lieu et c'est finalement le Conseil d'Etat qui trancha le 6 septembre 1756.

Les travaux ne commencèrent cependant que deux ans plus tard, en décembre 1758. C'est un architecte du roi qui a été imposé à la ville pour superviser les travaux : Jean Gabriel Legendre.

Pas moins de neuf rues ont été supprimées sur l'emplacement du Credo. Deux autres rues ont été élargies et trois nouvelles rues ont été construites pour arriver à la nouvelle place :
     la rue Colbert
     la rue Trudaine
     la rue Bertin

Les travaux s'interrompirent le 29 septembre 1760, sans être achevés. En effet, Daniel Charles Trudaine, l'intendant des Ponts et Chaussées, avait proposé la construction d'un édifice destiné aux douanes. C'était l'Hôtel des Douanes qui devint par la suite la sous-préfecture de la Marne à Reims... mais bien plus tard.

La construction de l'Hôtel des Douanes eut lieu entre le 10 février 1759 et le 30 septembre 1761.

Mais comme c'est souvent l'habitude à Reims, la Place Royale n'est toujours pas terminée et il faudra attendre plus d'une centaine d'années pour la voir enfin finie. Entre temps, l'Hôtel des Douanes change de main et devient tantôt un magasin de vêtements ou encore une entreprise de déménagement.

Les bombardements de la première guerre mondiale


Reims fut en grande partie détruite par les bombardements allemands qui commencent dès le 19 septembre 1914. Les bâtiments qui entourent la Place Royale ne font pas exception et il ne reste bientôt que les façades des bâtiments, tout le reste étant détruit.

Les années 20 connaissent la reconstruction de Reims, mais il faut attendre 1930 pour que l'Hôtel des Douanes soit à son tour reconstruit. C'est en 1935 que la sous-préfecture s'y installe lors d'une inauguration en fanfare présidée par le Président de la République de l'époque : Albert Lebrun.
L'Hôtel des Douanes
Photo publiée le 27-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 05-06-2014


Palais de justice de Reims


Il vaut mieux ne pas attendre d'y être convoqué par un juge pour visiter le Palais de Justice de Reims. Le Tribunal de Grande Instance de Reims se situe à coté de la Cathédrale mais son entrée principale se trouve Place Myron Herrick, au bout de la Rue de Vesle.

L'édifice date de 1839. Il fut construit à la place d'un ancien hôpital pour les pauvres : l'Hôtel Dieu Notre Dame. C'est l'architecte Alfonse Gosset qui en est le concepteur.

Gravure ancien Hotel-Dieu de Reims
L'ancien Hôtel-Dieu Notre Dame de Reims avant son remplacement par le Palais de Justice


L'ancien Hôtel-Dieu Notre-Dame


L'Hôtel-Dieu de Reims était très riche jusqu'à la révolution. Il faisait de ses richesses un noble emploi pour aider les pauvres et les nécessiteux. A l'origine ce n'était pas encore un hôpital mais un hôtel de charité. On y exerçait la charité la plus large que le libéralisme puisse rêver. Les gens de toutes les nations, les hommes de tous les cultes y trouvaient l'hospitalité s'ils en avaient besoin. Il y avait du linge pour le soldat blessé, des secours pour le prisonnier de guerre. Les enfants abandonnés retrouvaient sous ce toit paternel les soins de la mère qui les avait abandonnés ou que Dieu avait rappelée de ce monde. Le voyageur indigent ne frappait pas en vain à la porte du Seigneur : un lit pour la nuit dans une salle particulière lui était réservé, un morceau de pain le soir, un autre le lendemain, lui étaient servis. Au point du jour, les sergents de ville venaient le chercher et le conduire aux portes de la ville.

Ces traditions hospitalières furent suivies jusqu'en 1804. Les revenus de la maison dont les biens avaient été vendus en partie, n'y pouvaient plus suffire. La charité chrétienne ne compte pas, mais l'établissement devait rendre des comptes à l'administration dont les systèmes ne sont pas invariables ni charitables.

Description de l'ancien Hôtel-Dieu de Reims


L'antique édifice renfermait neuf salles principales placées sous l'invocation du Seigneur et de ses saints. Elles contenaient 255 lits. Tous les ans, le jour de l'Ascension, la procession qui sortait de la Cathédrale Notre-Dame entrait à l'Hôtel Dieu et promenait dans toutes les salles la statue de la Mère qui souffrit tout dans ce monde, de celle qui console les affligés. C'était une pratique qui donnaient la force à la faiblesse, la santé à la souffrance, la vie à la mort, la richesse à l'indigence, l'homme à ses frères malheureux, le ciel aux infirmités humaines.

L'ancien Hôtel-Dieu avait quatre façades donnant, l'une sur le parvis Notre-Dame, une autre sur la rue du Trésor, la troisième rue du Puits-du-Terra, la quatrième rue de la Poissonnerie.

La façade qui donnait sur ce qu'on appelle de nos jours la place Myron Herrick, se divisait en trois parties. Du côté de la Poissonnerie était le pavillon qui fait aujourd'hui partie du palais de justice ; venait ensuite un grand corps-de-logis à trois étages, contenant des salles de malades ; après lui, s'élevait un joli portail, construit du XIIIe au XIVe siècle. Son fronton était percé d'une rosace au sommet, et de deux verrières placées plus bas. Le tout était renfermé dans une grande ogive. Comme on peut le voir sur la gravure, on montait quelques marches pour arriver à la porte ; elle était séparée en deux par un trumeau sur lequel s'appuyait une statue. Deux contreforts ayant leur base sur la place, précédaient cette partie de l'édifice. Ils supportaient le fronton d'une première porte élevée devant l'ancienne au XVIe ou au XVIIe siècle. Deux colonnes à chapiteaux corinthiens la décoraient. Elle était à plein-cintre, une croix de pierre s'élevait à son sommet.

Ce portail conduisait jadis à une chapelle dédiée à Sainte Catherine, placée dans l'intérieur de l'Hôtel-Dieu, et aux magasins de la maison. Un clocher à base carrée se voyait à cheval sur le bâtiment dont nous venons de décrire la porte. Sur la rue du Trésor se trouvaient plusieurs corps-de-logis sans ensemble. On y voyait d'abord l'un des bas-côtés d'une chapelle et ses fenêtres à plein cintre, ouvertes au rez-de-chaussée, puis à un second étage. Plus loin on apercevait la façade du transept ; elle avait un fronton à angle aigu, une longue verrière dans sa partie supérieure, et deux fenêtres de moindre dimension au-dessous. Plus loin encore était une autre façade du même genre : trois verrières placées sur une même ligne, la plus grande au milieu, s'ouvraient dans la partie supérieure. Au rez-de-chaussée, entre deux fenêtres, était une large porte au-dessous de laquelle était sculptée la sainte face sur le linge qui en reçut l'empreinte. Là se trouvait la grande salle dite des Piliers, celle que la tradition faisait remonter à Hincmar.

Saint Nicolas était le patron de l'Hôtel-Dieu. Quelques-unes des verrières dont nous venons de parler faisaient partie de la chapelle placée sous son invocation. Là se disait la messe des malades, là les enfants nés dans la maison recevaient la bénédiction du baptême. On priait là pour les agonisants, puis pour les décédés. L'autel était pauvre. Dans la nef étaient les fonts baptismaux. Les murs intérieurs de l'oratoire étaient couverts de vieilles tapisseries et de toiles peintes. Les fenêtres avaient eu jadis des vitraux de couleur. Sur la principale d'entre elles on voyait le Christ crucifié ; dans le fond s'élevait Jérusalem ; aux pieds de la croix étaient les rois de la terre, des saints et des anges. Dans le haut du tableau dominaient le Père Eternel et le Saint-Esprit.

Ancienne école de médecine de Reims


Le 4 mars 1808, un décret impérial rétablit à l'Hôtel-Dieu l'ancienne Ecole de médecine de Reims. En 1809, des cours de diverse nature y furent commencés, la chirurgie, l'art des accouchements, la pharmacie y eurent leurs professeurs.

L'Hôtel-Dieu finit par ne pouvoir plus suffire aux besoins d'une cité qui devenait chaque jour plus peuplée. Dès 1768, on songeait à le transporter dans une partie de la ville où l'air serait plus pur, où de vastes terrains permettraient aux architectes d'élever des bâtiments sains et larges, de tracer des jardins pour les convalescents. A cette époque, on pensait à réunir les couvents de Saint-Nicaise et de Saint-Rémi, et à placer l'Hôtel-Dieu dans les bâtiments de celui qui rejoindrait l'autre.

On hésita longtemps. La révolution vint simplifier la question en démolissant Saint-Nicaise. Saint-Rémi, devenu vacant, attendit plusieurs années sa nouvelle destination, et ce fut encore dans l'ancien Hôtel-Dieu que les malades et les blessés de 1814 furent amoncelés. Ces lugubres circonstances rendirent de plus en plus nécessaire son déplacement : ce fut en 1823 seulement que les immenses travaux qu'il fallait faire furent achevés. Le déménagement commença, et les anciennes salles des Bénédictins virent bientôt arriver de nouveaux hôtes.

Lorsqu'en 1826 l'Hôtel-Dieu fut transféré dans les bâtiments de l'abbaye Saint-Rémi, les religieuses dirent adieu aux ossements de leurs soeurs trépassées. Pour la dernière fois elles s'agenouillèrent sur ces tombes sans épitaphes, sans écussons, mais riches de pieux souvenirs, où elles ne devaient pas rejoindre celles qui les avaient devancées. L'autorité comprit son devoir. La pioche de l'entrepreneur ne viola pas les vénérables tombes. Les saintes reliques ne furent pas profanées et jetées au vent. Tous les ossements furent recueillis avec respect et transférés dans le nouveau cimetière de Reims.

Construction du Palais de Justice de Reims à la place de l'Hôtel Dieu


La façade de l'Hôtel-Dieu du côté du parvis de la Cathédrale devint la prison. Les détenus, expulsés en 1825 de la chapelle archiépiscopale, furent renfermés dans les bâtiments qu'occupait l'ancienne administration publique ; la cour des Prêtres servit à leurs courtes promenades.

Les anciens bâtiments ont été restaurés, démolis ou remplacés, et forment de nos jours le Palais de justice de Reims. Le tribunal civil et correctionnel de l'arrondissement de Reims et la cour d'assises de la Marne, après avoir occupé l'archevêché, le collège et l'hôtel de ville, s'y sont installés en novembre 1839.

Le Palais de Justice renferme des pièces immenses, deux vastes cours, et une salle des pas-perdus d'une belle dimension. Il est bâti sur de vastes voûtes qui servaient de caves et de bas-celliers à l'ancien Hôtel-Dieu. On avait eu l'idée d'y placer une halle. Elles sont aujourd'hui sans utilité.

La façade du Palais de Justice s'inspire de celle de l'ancien Hôtel-Dieu. Elle est décorée de quatre colonnes inspirées de l'art grec qui supportent un fronton triangulaire sculpté.

Agrandissement du Palais de Justice


Le tribunal se trouvait juste à côté de la prison, construite en 1835. La prison faisait face au parvis de la cathédrale. C'est finalement en 1906 qu'elle fut démolie pour permettre l'agrandissement du Palais de Justice de Reims. La nouvelle prison, datant de 1905, a été construite à l'une des extrémités de la ville. Elle fut en grande partie détruite lors d'un bombardement en 1944.

Palais de Justice de Reims bombardé en 14-18
REIMS - Palais de Justice - Les bombardements allemands pendant la guerre de 1914-18


Reconstruction après la guerre


La première guerre mondiale fit d'énormes dégâts à Reims et le Palais de Justice ne fut pas épargné. Il ne lui restait plus aucune toiture et seule la façade était plutôt préservée par rapport aux bâtiments qui se trouvaient dans la même rue.

Parvis de la Cathedrale Reims 1919
REIMS - La Palais de Justice sur le parvis de la Cathédrale en 1919


Entrée côté Place Myron Herrick
Photo publiée le 27-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 05-06-2014


Rue Colbert à Reims


Jean-Baptiste Colbert, fils de riche drapier, est né rue Cérès à Reims le 29 août 1619. Une rue porte son nom dans sa ville natale : la Rue Colbert à Reims.

Colbert fut ministre et contrôleur général des finances sous Louis XIV. Il contribua à la promotion de l’industrie textile à Reims. C'est lui qui a créé la Compagnie des Indes, réorganisé la marine et les ports, construit des routes, etc. Une plaque commémorative est apposée sur l’emplacement de sa maison natale, elle portait l’enseigne Au long Vestu. Colbert est mort à Paris le 6 septembre 1683. Son tombeau est visible dans l’église Saint-Eustache à Paris.
Colbert Jean-Baptiste
Gravure de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683)


La rue Colbert ne s'est pas toujours appelée comme ça


La rue Colbert a été formée par l'ancienne rue Charles X, pour la partie comprise entre la place des Marchés et la place de l’Hôtel de Ville, et l'ancienne rue Royale pour la partie comprise entre la place Royale et la place des Marchés. Ces deux rues furent réunies sous le même nom en 1887, en incluant la Rue des Epiciers qui regroupait le Grand et le Petit Credo dans leur partie nord. La rue Colbert mesure actuellement 235 m de long.

La rue Royale


La partie de la rue qui touche à la place Royale date du règne de Louis XV. C'était la rue Royale.

La rue Royale a elle même changé plusieurs fois de nom. Elle fut rebaptisée Rue Nationale en 1794, après la révolution. En 1814 on lui donne le nom de Rue Impériale, logique, nous étions sous l'empire de Napoléon 1er. Elle redevint rue Royale en 1816. De 1848 à 1852 elle reprend le nom de rue Nationale.

Enfin, elle a pris le nom du ministre que tous les partis respectent quand elle fut réunie à la rue Charles X.

La rue Charles X


La rue Charles X a une histoire, elle aussi, car elle n'a jamais vraiment porté ce nom officiellement. Cette rue, financée par le roi, avait été percée pour agrandir et nettoyer l’Orde Ruelle. Il s’agissait du roi Charles Philippe qui était le futur Charles X (09-10-1757/06-11-1836). C’est le Roi de France qui atteignit le plus grand âge puisqu'il est mort à l'âge de 79 ans. Pendant la Révolution Française il se réfugia à Turin sous le pseudonyme de marquis de Maisons. On le retrouve ensuite à Hamm sous le faux nom de comte de Ponthieu. Ce n'est qu'en 1814 qu'il rentre en France pour devenir le chef du parti ultra royaliste. Il devint Roi de France en 1824 et fut renversé lors des 3 Glorieuses (du 27 au 29 juillet 1830). A la mort de Louise d’Esparbès de Lussan, sa maîtresse, il fit voeu de chasteté perpétuelle et part en exil. Charles X est mort du choléra en Autriche le 6 novembre 1836.

L'ancienne Orde Ruelle


L'Orde Ruelle était une voie encombrée d'ordures déposées par les exploitants des marchés voisins. Cette voie faisait 1 m 20 de large seulement. Elle existait entre l'hôtel de ville et la place des Marchés. En patois rémois, on disait Or de Ruelle. L'Orde Ruelle était une voie très étroite, obscure et malsaine. Elle était parsemée d'ordures, d'où vient son nom d'Orde-Ruelle (Ruelle aux ordures). Les voitures avaient du mal à y passer une par une.

L'Orde-Ruelle fut jusqu'au XIXe siècle la seule route qui conduisit directement de l'Hôtel de ville au marché. Elle fut ensuite condamnée par Jean-Gabriel Legendre mais, comme toujours à Reims, il faut du temps entre le moment où une chose et décidée et le moment où elle se réalise, l'arrêté ne fut exécuté que sous la restauration.

Ce fut après le sacre du roi Charles X, en juin 1826, que la chute de l'Orde-Ruelle fut décidée. Sa Majesté le Roi donna une somme de 60 000 francs de l'époque pour percer une rue plus large et plus pratique. Des plans et un devis sont présentés l'année suivante et approuvés par une ordonnance royale. Les travaux ne commencent qu'en 1828 et la nouvelle rue porte le nom du roi. Une fois renversé par la révolution de 1830, l'ancien roi perd également le privilège d'avoir une rue qui porte son nom. C'est le 14 novembre 1831 que fut décidé que le grand Colbert, un natif de Reims, aurait l'honneur de donner son nom à la rue principale de Reims.

De nos jours, après la maison qui fait l'angle avec la rue Colbert, à gauche, on voit encore un passage fermé par une porte qui donne accès à une placette sans nom et qui doit être une réminiscence de l'Orde Ruelle (ou de la ruelle aux Veaux qui était peut-être antérieur à cette voie).
L'ancienne rue des ordures
Photo publiée le 27-04-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 19-07-2014


La cathédrale de Reims avant le tramway



Photo publiée le 12-05-2014 par Indigene
Mise à jour de la description le 12-05-2014

 
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